C’est l’histoire d’une femme mal mariée, de son médiocre époux, de ses amants égoïstes et vains, de ses rêves, de ses chimères, de sa mort. C’est l’histoire d’une province étroite, dévote et bourgeoise.
C’est, aussi, l’histoire du roman français. Rien, dans ce tableau, n’avait de quoi choquer la société du Second Empire. Mais, inexorable comme une tragédie, flamboyant comme un drame, mordant comme une comédie, le livre s’était donné une arme redoutable : le style. Pour ce vrai crime, Flaubert se retrouva en correctionnelle. Aucun roman n’est innocent : celui-là moins qu’un autre. Lire Madame Bovary, au XXIe siècle, c’est affronter le scandale que représente une oeuvre aussi sincère qu’impérieuse. Dans chacune de ses phrases, Flaubert a versé une dose de cet arsenic dont Emma Bovary s’empoisonne : c’est un livre offensif, corrosif, dont l’ironie outrage toutes nos valeurs, et la littérature même, qui ne s’en est jamais vraiment remise.
Un homme, au contraire, ne devait-il pas tout connaître, exceller en des activités multiples, vous initier aux énergies de la passion, aux raffinements de la vie, à tous les mystères ? Mais il n’enseignait rien, celui-là, ne savait rien, ne souhaitait rien. Il la croyait heureuse ; et elle lui en voulait de ce calme si bien assis, de cette pesanteur sereine, du bonheur même qu’elle lui donnait.
Charles Bovary, médecin et récemment veuf rencontre Emma Rouault, jeune paysanne. Celle-ci est rêveuse et durant ses études au couvent, elle se nourrie d’histoires d’amour passionnelles et de poèmes romantiques. Elle rêve du grand amour et lorsque Charles demande sa main auprès de son père, elle est heureuse et croit en l’avenir. Emma est une femme qui a soif de liberté, de joie de vivre et rêve de bourgeoisie. Charles se montre aimant et attentif envers son épouse mais ne se rend pas compte qu’Emma en veut plus, beaucoup plus. M. Bovary ne rêve pas de se mêler aux bourgeois mais se contente de peu, la compagnie de sa femme, un bon repas, sa maison et c’est le bonheur.
Mme Bovary est une femme insatisfaite au point de tomber dans une sorte de dépression à force d’attendre que son époux rentre du travail et de se rendre compte que sa vie est simple contrairement aux nobles gens. Elle va par la suite avoir des amants. Elle pense trouver la passion qu’elle cherche mais va se rendre compte que ses illusions vont la courir à sa perte. C’est une femme qui veut qu’on la perçoive comme étant la parfaite épouse et la meilleure mère. Face à plusieurs déceptions qui s’enchainent et surtout de devoir affronter la réalité. Emma décide de se suicider et avale de l’arsenic. J’ai vraiment eu du mal avec cette femme qui ne pense qu’à elle et qui en veut toujours plus. À l’inverse, j’ai éprouvé de la pitié pour Charles qui ne demande rien si ce n’est de l’amour et se voit devoir affronter la vérité sur l’infidélité de sa femme après la mort de celle-ci.
C’est une histoire intéressante. Le fait qu’elle dévoile des personnalités contradictoires et un monde où l’infidélité faisait scandale reste plaisants à découvrir. J’avoue avoir eu du mal à me mettre complètement dedans, car l’écriture ne datant pas d’hier, il est parfois difficile de comprendre où voulait en venir Gustave Flaubert. Mais cette œuvre reste tout de même un incontournable de la littérature classique.
Une réflexion sur “Madame Bovary – Gustave Flaubert”